Née le 03 juin 1906, Freda Josephine McDonald dite Joséphine Baker se fait connaitre dans le domaine de la musique et de la danse avant de se faire une place dans d’autres domaines. La Franco-américaine aura connu des hauts et des bas tout au long de sa carrière avant de mourir le 12 avril 1975 à Paris où une rue et une piscine porte son nom.
Un début dans la musique marquant
Fille d’artiste, Joséphine a baigné dans le domaine depuis son enfance. Toutefois, elle n’a pas eu la chance de grandir comme les enfants d’artistes de nos jours. Alternant l’école et les travaux domestiques, la jeune fille doit aider sa mère pour nourrir ses petits frères et sœurs. Elle se voit même contraint d’arrêter l’école février 1920 pour se marier et mieux subvenir à la fratrie. Un premier engagement qui se terminera la première année.
Avant de se remarier avec Willie Baker en 1921, elle intègre le groupe d’artiste de rue Jones Family Band avant d’atterrir chez les Dixie Steppers. D’ailleurs, la jeune fille gagne près de 10 dollars par semaine en se présentant au Standard Theater. Par ailleurs, les ambitions de Josephine Baker l’ont poussé à quitter son groupe et son mari pour s’installer tout seul à New York alors qu’elle n’a que 16 ans. Au fil du temps, elle finit par participer à la comédie musicale Shuffle Along présentée dans le Music Hall de Brodway dans le Daly’s 63rd Street Theatre.
Deux après, elle passe chez les Chocolate Dandies avant d’atterrir au Plantation Club. C’est cette dernière étape qui va la conduire en France en 1925 pour tenir le rôle principal dans la Revue nègre avec une rémunération de 250 dollars par semaine. Le style de la jeune femme a déchainé une vraie passion des Français dans le jazz ainsi que les musiques noires. Il faut souligner que la Revue nègre est devenue une référence dans la « vision bienveillante et condescendante envers les Noirs ». Un statut qui l’a grandement aidé à ouvrir le club « Chez Josephine » en 1928. Notons que Josephine a aussi un talent impressionnant dans la musique pour ne citer que son célèbre tube « J’ai deux amours » qui sort en 1931. En outre, il faudra attendre jusqu’en 1937 pour qu’elle obtienne la nationalité française.
Ambassadrice de la haute couture avant de s’engager pour la France
L’histoire veut que Josephine Baker fasse partie des premières ambassadrices de la haute couture française. D’ailleurs, la jeune femme commence son engagement après la Seconde Guerre mondiale au moment où la France se trouve dans une situation précaire. Ainsi, elle a mis en avant la beauté des créations de Christian Dior et de Pierre Balmain sur le plan international y compris aux États-Unis.
Mais avant de connaitre de nouvelles années de gloires, Baker a grandement participé à la Grande Guerre. Elle s’engage même dans le contre-espionnage au service de la France. Elle s’engage en même temps au sein de la Croix-Rouge avant de s’intégrer dans les services secrets de la France libre à partir du 24 novembre 1940. Son travail l’emmène jusqu’au Maroc où elle travaille au côté des troupes alliées de 1941 à 1944. Pendant ces temps de guerre, la jeune femme a usé de son talent musical pour faire passer des messages codés à son supérieur. Par ailleurs, elle s’engage dans les forces aériennes qui participeront au débarquement sur Marseille en 1944.
Par ailleurs, la jeune femme ne cesse pas ses activités au sein de la Croix-Rouge après avoir libéré la France de l’emprise de l’armée allemande. Pour cela, elle se met à chanter dans le but d’encourager les soldats dans les nombreuses batailles. Son courage et son enthousiasme pendant ces années de combat lui ont permis d’obtenir la médaille de la Résistance française ainsi que l’insigne de Chevalier de la Légion d’honneur ainsi que celle de la Croix de Guerre.
Les années difficiles
En pleine guerre, elle est victime d’une infection post-partum après avoir accouché d’un enfant mort né. Elle doit alors se faire opérer d’une hystérectomie en 1941. Ses tentatives de renouer avec la musique en 1947 et 1951 sont aussi vouées à l’échec. Elle se retrouve même face à une ségrégation raciale. Les échecs musicaux la suivront jusqu’en 1959 sur toute l’Europe.
En juin 1964, elle doit mettre en vente son château de Dordogne pour régler les problèmes avec le FISC. Malgré les aides de Brigitte Bardot et des mois de bataille judiciaire, Baker n’a pas réussi à sauver son patrimoine qu’elle doit finalement quitter le 15 mars 1969 après une période de grâce.
Ajouter à cela, elle se retrouve hospitaliser après s’être fait renvoyer du groupe les Milandes. Fort heureusement, elle trouve refuge définitif dans la maison de son amie, la princesse Grace de Monaco qui se trouve à Roguebrune. Cette dernière l’invite en même temps à chanter pour des spectacles de charité en terre monégasque.
D’un autre côté, la Croix Rouge lui permet de retrouver les scènes internationales entre 1968 et 1974 comme les spectacles à l’Olympia et au Carnegie Hall de Belgrade ainsi qu’au Palladium de Londres. Le 10 avril 1975, Joséphine Baker tombe dans un coma profond après avoir subi une forte attaque cérébrale. Elle décède deux jours après à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière alors qu’elle n’a que 68 ans.